French Touch 2
C'est encore mieux quand c'est beau
La claque ! C'est un peu l'effet que m'a fait la découverte des graphismes du dernier jeu d'Hexasim, Spartacus. Et comme je suis un amateur invétéré d'esthétique appliquée au petit monde du wargame, je n'ai pu résister à faire une fois encore état des plus belles cartes et pions dont sont capables à mes yeux nos petites mains de Frenchies. Enfin je voulais dire, celles qui savent y faire mieux que moi !
Puisqu'on en parlait en introduction, une partie du matériel de Spartacus ( Hexasim ). Enthousiasmante que cette collaboration de trois talents graphiques français quand on voit le résultat final. Je raconte peut-être n'importe quoi, mais il me semble que la patte de chacun y est assez nette : à côté des silhouettes indubitablement signées Lionel Liron, on retrouve le côté plus "carré" de Tof et les coups de griffe inimitables de François Vandermeulen. Si le jeu est à la hauteur de ce qu'on peut attendre des incursions précédentes de l'auteur ( Patrick Receveur ) dans le monde antique, ça risque de secouer du côté des amateurs !
On reste avec Hexasim et Fuvumi pour l'une des plus belles planches de pions jamais vues à mon sens dans un wargame : celle de Kanawakajima. Démonstration éclatante qu'une silhouette peut être sublimée par un véritable travail artistique sur le fond des pions... accessoirement aussi que la mauvaise foi du FSSOP est aussi totale que celle d'un chat posé innocemment devant un vase qui vient de tomber !
Et zou, passage à Nuts ! Publishing dont je vous parlais dans un post précédent. Ou la classe d'une carte signée Olivier Revenu qui marie harmonieusement esthétisme pur et indications de jeu, du moins assez pour donner envie de rejouer aux cows-boys et aux indiens ( ceux qui suivent un peu auront reconnu sans peine Hoka Hey de Lionel Liron )...
... et la classe non moins avérée des pions de Phantom Fury ( du même éditeur, un jeu de Laurent Closier pour les distraits ou les cancres ) dont la maîtrise de l'espace limité propre à toute pièce de jeu me ravit elle-aussi. Là encore, les silhouettes ne sont qu'une ( belle ) partie du charme de pions bien pleins mais non encombrés . Du grand Thomas Pouchin !
Dans le genre vectoriel qui en met plein les mirettes, quelques pions et silhouettes agrandies de David Julien ( le jeu est Heroes of the Blitzkrieg de Lock'n Load Publishing ). Est-il bien utile de commenter ?
Pour ne pas passer pour un Battelophile ( ou un "garde rapproché" comme on me l'a dit gentillement ), je ne vais pas reposter tout ce qui concerne les jeux de cette revue française, la seule de l'Hexagone à intégrer au magazine des jeux avec pions montés. Deux visuels pour la route quand même, marquants chacuns à leur façon :
La carte de A week in Hell ( Battles #3 ), par Daniel Herbera... avec quelques pions pas piqués des hannetons de David Julien... mais pourquoi mon Totoshop ne m'en sort pas des comme ça ???
Et les pions du petit dernier, White October. Pour le coup, j'ai failli rejoindre les adorateurs du symbole OTAN, mais on m'a attaché au mât pour résister au chant des sirènes ( sinon j'aurais certainement fini comme mon chat devant l'ouverture d'une boîte de thon à l'huile... ). J'aime d'ailleurs ces pions non pour la prouesse technique - ils sont simples de ce côté - mais par le choix des formes et les couleurs. Il est de belles épures, et la preuve en est ici faite et bien faite !
Conclusion
Qu'on ne se trompe pas à lire ce qui précède, mon admiration va aussi à des talents internationaux comme Nicolas Eskubi, dont j'adoooore nombre de cartes. Elle reste également entière vis-à-vis de réalisations faites main qui ont marqué mes débuts dans le wargame et continuent de recevoir des coups d'oeil aussi attendris que le poisson rouge. Les premières cartes de Cry Havoc, celles de Siege of Jerusalem ou de Turning Point Stalingrad sont de celles là, à une époque où le coup de main faisait toute la différence. Est-ce à dire qu'il ne la fait plus alors que l'accès à des logiciels performants et bon marché ( The Gimp, Inkscape par exemple sont gratuits ) s'est largement démocratisé, tout comme l'accès à de nombreuses textures de qualité sur le net ? Je pense pour ma part que rien n'a vraiment changé, si l'on prend soin de ne pas confondre technique et inspiration artistique. On peut toujours maîtriser un produit informatique sur le bout des ongles, ou se faire mousser sur les espaces publics par l'intermédiaire de ses petits camarades de tire-lire, il est une chose qui ne s'improvise pas davantage aujourd'hui qu'hier : le talent.